|
Innocent
|
Je connais ton sentiment. Bien sur c'est différent pour chacun, c'est toujours différent.Moi je suis une tordue, une manipulatrice, une psychopathe, je ne sais que détruire les gens qui m'entourent. Je joue le jeu comme personne, je mériterais le golden globe de la meilleure actrice pour avoir d'une part caché ma descente aux enfers et d'autre part joué le jeu de la vie alors que chaque fibre de mon corps est morte, que ne ressent rien que le vide. J'aime un homme. J'aime un homme que je n'aurai jamais. POURQUOI? Parce qu'il est mort. Oui, il est 6 pieds sous terre, et des vers grouillent entre ses doux yeux couleur de pétrole. Alorsje me suis dit; qu'est ce que j'en ai à foutre de tout le reste après tout? La vie est un compte à rebours; je vais juste l'accélérer. Alors j'ai appuyé sur l'accélérateur tant que j'ai pu; j'ai foncé dans les barrières, le pied au plancher. Les barrières qui t'empêchent de quitter le droit chemin, qui te permettent de garder des limites.....un peu de santé mentale. Je les ai toutes explosées les unes apres les autres. Je suis passée de tordue à criminelle, d'arrestation en reproches, monté sur le fil de la tragédie de perdre aussi la femme que j'aime. Elle n'est pas morte, on me l'a arrachée, comme si l'on m'avait déchirée, par petits lambeaux, les dents serrées sur ma carcasse, le regard morne sur mon coeur déchiré, explosé contre le mur; mon coeur est mort, elle est loin, je l'ai rejeté du plus fort que j'ai pu; tant mieux ça de moins pour me retenir de plonger. Ca faisait longtemps déjà que mon amour était voué à ma destruction, ma lame de rasoir traçant des chemins indécis dsma chair, mon briquet finalisant son art, ma bouche vissée au goulot froid, les mélanges à même la bouche...peu importe le contenu, élixir, whisky, alcool à 90°, vodka....PEU IMPORTE, peu importe tant que je peux remplir mon vere pour vider ma tete, brûler ma gorge pour consumer la vie par les deux bouts, histoire d'aller un peu plus vite, histoire de sauter les moments les plus douloureux....une lame ds la chair ça fait pas mal si t'as la tete à l'envers, ça fait pas mal si t'est déjà en pleine nécrose. Alors j'oublie, j'oublie, j'oublie que je me suis violée moi meme, j'oublie que lui n'était qu'un instrument, j'oublie ce jour ou j'ai failli tuer cette fille, ce jour ou sa survie n'a rien changée, ou je suis devenue une psychopathe malgré tout....mais on m'a dit que l'alcool n'était pas une solution...ah bon? Alors, j'ai viré toxico, les mélanges, spaces, explosifs, dangereux, une façon de conditionner ma came qui n'était qu'à moi, une came dont l'une des applications était de me détruire le cerveau, de bruler mes neurones, ça faisait mal de la prendre mais put...., je mentirais si je disais que ça à pas été le pied total, la jouissance du malheur à l'état pur.....pendant un temps. Et puis il a fallu plus, plus souvent, et puis la mort, je lui courait apres, j'ai fini par la rattrapper....Je voulais sauter. Tous les téléphones sonnaient occupés. Je voulais quelqU'un au bout du fil. Pour me sauver? Pour crier que je vais crever? Juste un témoin. Quelqu'unqui crie, quelqu'un qui souffre, quelqu'un qui m'aime, quelqu'un que j'entendrais se déchier derriere le combiné, impuissant et mourant...Pour ça, il fallait quelqu'un qui m'aimeet j'avais déjà brulé tout ceux qui m'aimaient. J'avais pas non plus de mec à apeler. J'en ai jamais voulu d'autre que mon amour silencieux, calé ds son lit matelassé, son lit fermé...je pourrais me poser sur lui et m'ouvrir les veines, mais qui viendrait se déchirer pour moi ds une maison des morts? Mourir au milieu de mes semblables? Non, je voulais mourrir en plein dans la vie, dans la folez des vivants. Tremblante sur le balcon, imaginant avec une excitation obscène ma tete explosant sur le dallage en contrebas, je me rejette du balcon sur le sol. Je pourrais pas sauter, pas suffisamment bien, j'ai pas envie de finir en fauteuil...de toute façon j'ai déjà pris tellement de produits..que....que, une overdose? intéressant, ça pourrait suffire. Miezux vaut s'en assurer, autant finir en beauté...merde je suis complètement explosée...put...qu'est ce que j'ai pris déjà....Ma tete..ma tete...je meurs....et ces crétins qui répondent pas... c'est pas le moment d'être absent, pas le jour de ma mort, merde! et si....puisque je meurs apres tout....si....je prend le téléphone, avec le peu de force qu'"il me reste...je connais le numéro par coeur pourtant...merde...06, ça commence forcément par 06....allo?....esk'elle est là...quoi....oh, vous est un ma...un magasin...je...pardon...non, jez suis pas fatigué connard....je suis en train de mourir si tu veux...savoir...merde;...06...ah ça doit etre ça...allo...c'est moi....non, ça va pas...je suis en train de mourir...personne pour me retenir...
à partir de là, j'ai explosé en larme, j'avais appelé la personne que j'aime, la seule qui m'aime en entier, avec la psychopathe en dedans, celle qui aurait du me raccrocher au nez. Mais j'ai fondu en larme; c'est bon signe. Elle m'a sauvé la vie. Je suis partie à l'autre bout du monde pour un mois...j'ai eu les crises de manque; la détox, c'est pas facile. J>e suis revenue, c'est pas facile. J'ai rien pris depuis quelques semaines. Ceci dit, meme apres mon overdose, j'ai continué d'en prendre. Mais c'est pas pour autant que c'est fini. c'(est pas parce que dernièrement je me suis pas jetée par la fenetre ni défoncé la tête que cette envie-là ne m'habite plus. Cette envie lancinante, noire et froide, rassurante et mystérieuse. Comme une envie d'avoir un accident de voiture, d'etre au journal de 20h, de vapeurs de palstique cramé, de volé à travers le verre de la vitre du 26e, de se slasher les veines ds la baignoire, de m'enfiler un crayon ds chaque narine et de me taper la tete contre la table ou de finir toutes les pillules de mon armoire à pharmacie. Comme une envie que ça se sache, un envie de qui m'aime me suive, une envie d'arrêter de vivre ds le passé et mourrir l'intant présent. Une envie de m'assassiner pour tuer tout le monde dans l'oeuf, d'avoir enfin fini dans un point d'exclamation sur le mur qui saigne.....Comme une envie d'avoir la peau froide et les paupières closes. Comme une envie de rejoindre mon espagnol dans son terreuau fertile. Ce n'est pas facile de vivre en ne désirant que mourrir. Ce n'est pas facile de n'avoir aucun désir. Mais tant pis, c'est pas plus marant quand c'est difficile? J'ai envie d'etre de ceux qui restent, de toute façon tant pis si c'est pour encore plus de souffrance, je trouverais mon bonheur dans le malheur. Va falloir réapprendre à vivre c'est sur, mais si il y de l'espoir pour moi, y'en a surement un tout petit peu pour toi, et c'est déjà une chance inestimable
|
à 19:26